jeudi 3 juillet 2014

Le foot, faut qu'on m'explique !




Des hommes grimaçant de douleur, hurlant comme une bande de Mamas italiennes en deuil. Ils crient la fin de leur humanité pendant que des larmes roulent sur leurs joues colorées. Rien ne pourra tarir leur peine. Le responsable mon pote : un ballon de 70 cm de circonférence. A chaque match : un perdant. A chaque loose : des pleureurs peinturlurés, baraqués et testostéronés écumant leur peine au goulot d’une bière tiède. 

Autant de larmes, tu n’avais pas vu ça depuis l’annonce officielle de la mort disparition de Michael ou la fin du célibat de Jude Law. Même Kim Kardashian reste plus digne lorsqu’on lui confirme qu’elle ne rentrera pas son boule dans la dernière robe Gucci. 

Des hommes prêts à pleurer comme des enfants pour leur patrie, c’est beau, mais ça fait un peu flipper. Toi, ce qui te fait chialer, c’est d’apprendre que tu vas becter brésilien et ballon rond pendant des semaines. Heureusement, les médias ont pensé à toi et à tes lubies de midinette : sur tous les plateaux télévisés, ils invitent la Carioca Christina Cordula pour parler football-version-paillette-ma-chérie.  « Comme ça, toi aussi pupuce, tu peux regarder le foot avec moi ». 

Pendant le Mondial, ton mec oscille entre homme des cavernes n’ayant pas ramené de sanglier pendant des semaines et Tony Danza dans « madame est servie » à tes petits soins tous les quarts d’heure (hors créneau ballon-rond) histoire que tu ne lui fasses pas trop la gueule. Parce qu’il le sait, à hurler comme un dindon sur le chemin de l’abattoir, il sur-réagit, c’est son moment « actor studio » à lui, et toi, ça te gonfle !

Intérieur-Nuit (parce qu’avec le soleil, il ne voit pas la télé) Salon

-          Mais vas-y passe, paaaaaaaasse ….

 Trépasse, oui ! Mais ça tu ne le lui dis pas, tu cherches plutôt à connaitre la fin du calvaire. 

-          Il se termine à quelle heure le match ?
-          Ca dépend, si…Oh purée ! nom de nom de …mais y a faute làààà ! y a faaaaauuuute !

Tu peux aller agoniser et mourir le long de la Sèvre, tu n’auras jamais ta réponse. Toutefois, Lapinou-chou (oh le sobriquet de la vengeance) s’en contrefiche, il préfère te prendre à partie.

-          Mais y a faute là, on est d’accord ?

Les règles te semblent aussi complexes qu’un tableau croisé dynamique sous Excel, donc mis à part de dire que le monsieur qui est en train de se rouler au sol comme un hamster narcoleptique est relativement étrange, tu ne saurais te prononcer. Sauf que Lapinou-chou, il aime bien que tu t’intéresses à SES passions, du coup, il t’explique façon prof de sport.

-          Là tu vois, y a hors-jeu. Là, lui, il a marqué, mais comme y a hors-jeu, bah il n’a pas le droit. Tu vois ?
-          Heu… oui peut-être. 

Ce que tu as du mal à comprendre, c’est que lorsque tu as tenté de l’initier aux Reines du Shopping où à l’Amour Est Dans le Pré, Lapinou-chou est parti résigné :  « Pas de ça chez moi ! M’en fout de tes histoires de relooking agricole. C’est bien un truc de gonzesse, tient ! » A côté de ça, il te demande de connaitre les règles footballistiques de la mort moi le nœud, sur le bout des doigts ? Tu les apprendras, le jour où il connaitra la différence entre des Jimmy Choo et des Louboutin. 

Fin du match, tu t’inquiètes.

-          Alors on a gagné ?
-          Oui ! On va en quart de final.

Eh merde ! Les hurlements de samouraïs eunuques sont donc à prévoir pour les prochains jours. Tu ne comprendras jamais cette passion mordante et patriote pour un sport, mais comme tout le monde, si la France se qualifie en finale, tu bougeras ton boule sur Rihanna avant de parader dans une Mégane tout drapeau sorti. Foutue contradiction féminine !

Allez la France !

mercredi 28 mai 2014

31 ans : à prendre ou à laisser




« Bah alors ! ca y est les 30 ans sont passés ! 31 ans ça devrait être plus facile… » Non pétasse, ce n’est pas plus facile. Tu découvres sobrement à l’approche du 30 mai, que le blemrpo, ce n’est pas de passer le cap des 30 ans, c’est tout simplement de vieillir.

Tu as déjà parlé de la ride, du cheveu blanc, de la bouée rebelle qui s’installe après 28 ans. Tu as bien chialé sur ta vie de célibataire endurcie qui mourra seule et désœuvrée, un pot de Nutella à ses côtés. Donc on ne reviendra pas sur le sujet, vieillir ça t’enquiquine autant que d’apprendre que Zara n’ouvrira finalement pas ses portes dans ton bled deux-sévriens. 

Pour tes 31 balais, tu commences donc  par prendre des résolutions comme pour la nouvelle année : « je dois perdre 5 kilos, écrire un livre, me marier, déménager. Ou alors déménager et me marier. Ou alors trouver un mec, déménager et me marier, c’est plus pratique. Mais pour trouver un mec il va falloir que je devienne bombasse ». Il faut donc passer par la case dégraissage, remodelage, affutage, gainage, chialage.

Après avoir perdu côtes et bourrelets, tu imagines l’homme parfait venir te kidnapper sur son cheval blanc, toi et tes yaourts 0%. Sauf que l’homme idéal ne déboule pas dans ta vie en pleine période de névroses alimentaires.  Il arrive le jour où tu envoies balader Dukan, ta gaine, les crèmes antirides et  la petite maison dans la prairie.

Meuf, j’te jure, se prendre un an dans la tronche, ça t’agacera toute ta vie. Avant chaque anniversaire, tu iras zieuter sur ton ordinateur les photos des années précédentes en te disant « finalement, j’étais plutôt belle gosse, j’étais fraiche, souriante »,  mais comme te dit souvent ton pote Krys, ça, c’était avant. Sauf que non ! Avant, c’était pareil. Tu te plaignais, tu gémissais, tu saoulais tout le monde avec tes 2 kilos en trop et ta ride inexistante.

Donc cette année, plutôt que de te plaindre pour finalement te dire l’année suivante, que tu étais canon,  tu laisses tomber les 15 000 résolutions pour n’en retenir qu’une seule. Sur un vieux post-it, tu notes : « Je nique la ride, les schémas préenregistrés.  A partir de maintenant je kiffe ma vie à m’en faire péter le cœur, avec ou sans Charles Ingalls ».

A prendre ou à laisser. 

Tu prends ainsi que tes 31 balais.

lundi 28 avril 2014

Freud de la Mords-Moi-Le-Nœud


Toi aussi tu as déjà glissé de façon énigmatique dans une conversation : «Depuis quelque temps,  je vois quelqu’un ». Le vieux mystère pourri ! Faut pas se leurrer, quand tu vois « quelqu’un » il y a deux possibilités : soit tu trompes ton mari, soit tu vois un psy. Dans les deux cas, t’es foutue !

Stress au travail, problème relationnel avec ton chiwawa dépressif, doudou retiré trop vite pendant la petite enfance, toutes les raisons sont bonnes pour te psychanalyser jusqu’au fond de la culotte.

-    Docteur, vous pouvez me donner des vitamines, je me sens fatiguée de la paupière.

-    Et votre sommeil, il est comment votre sommeil ?

-    Sans intérêt.

Il te scrute et pose un diagnostic dans sa tête de toubib-à-qui-on-ne-la-fait-pas.

-    Vous êtes stressée ?

Et voilà ! Pour lui, les choses sont claires, tu es hypocondriaque. A chaque fois, que ta douleur dépasse son champ de connaissance, le verdict tombe : « C’est le stress, avec ou sans point S ».

Forcément avec ta tronche d’overbookée façon Gisèle Bündchen se rongeant les ongles en guise de repas à la Fashion week, il serait mal venu de dire que tu es quelqu’un de zen.

-    Oui, peut-être un peu.

-    Ok ! Alors, allez voir un psy.

Simple, rapide, efficace. 23 euros plus tard, te voilà donc au téléphone avec Madame Freud-De-La-Mords-Moi-Le-Nœud.

-    Bonjour madame, je souhaite prendre un rendez-vous.

-     Qu’est-ce qui vous arrive ?

-    J’ai la paupière lourde depuis quelque temps.

-    Vous avez-eu un problème relationnel avec votre mère dans l’enfance ?

-    Heu non…

-    Hum. Je vous propose un rendez-vous mardi 17h00.

En vrai, ça veut plutôt dire : « Mardi, tu me fais un chèque de 65 €. Ensuite, je vois pendant combien de séances je peux t’arnaquer le porte-monnaie. On parlera de tes parents, de ton chien, de ton toi, de ton sur-toi, de ton sous-tif.

Quelques temps plus tard, tu commences à évoquer à la pause-café tes visites chez ce fameux « quelqu’un ». Ulcérée, tu découvres que les trois-quarts de tes collègues sont déjà passés par la case « Freud-De-La-Mort-Moi-Le-Nœud ». Limite, le mec qui a toujours géré son émotion seul dans ses chiottes, c’est un vieil amish solitaire et désœuvré.

Sans déconner, aujourd’hui, c’est tendance de se faire cirer le nombril à coup de : « Non, vous n’êtes pas capricieuse et vous n’êtes pas odieuse. C’est le manque de figure paternelle qui vous rend comme ça ». Bullshit ! Avec père ou sans père, tu es une connasse et puis c’est tout !Ton caractère pourrave n'a pas d'excuse !

C’est simple, le psy c’est devenu aussi systématique qu’une tisane drainante après les fêtes de noël. Tout est prétexte à la névrose. Si tu chiales, si tu t’énerves, si tu bouffes 10 Ferrero Rocher à la suite meuf, faut consulter, tu es surement dépressive, bipolaire et boulimique.

Non, non et non ! Levons-nos poings et pulvérisons la gueule de Freud et de Jung. Certes, tu t’exprimes, tu bouffes, tu picoles, tu gueules, tu aimes, tu détestes, tu rigoles et tu chiales, mais une chose est sure c’est que tu VIS, même sans psy !

jeudi 13 mars 2014

La moustache, Lénine et moi !




Toi et tes ovaires, vous avez été vachement sollicités le 8 mars.


-          « Un thé mademoiselle ? c’est moi qui offre ». 

-          « Ah bon et pourquoi donc » ? 
-          « Mais parce que c’est votre journée » !

Le même manège s’est poursuivi peu de temps après avec une vendeuse-voix-de-poissonnière. 

-          Attention mesdames pour l’achat d’un soutien-gorge, la culotte est à moitié prix !

Tu es dubitative. Est-ce que les féministes de l’époque, celles qui ont brûlé leurs soutifs, apprécieraient de se voir refourguer un stock de Wonderbra le jour de l’anniversaire de leur combat ? Pas sûre. Est-ce que Lénine s’est dit : « Les mecs, j’ai une idée géniale pour relancer l’économie. On va créer la journée de la meuf ! Mais si Bernard, tu vas voir, ça va marcher. On leur colle deux trois promos chez Sephora, ni vu, ni connu j’t’embrouille. Pendant ce temps Bernard, on pourra jouer à la pétanque, peinards ». Pas certaine de ce scénario, non plus. 

Merci patron !

Toi, franchement, tu attends autre chose qu’un savon gratuit chez Yves Rocher. Tu imagines plutôt un petit geste de patron-chéri : « Mademoiselle Bond, le 8 mars m’a  fait réfléchir. J’apprécie votre travail et j’ai décidé de gracieusement vous filer sans vergogne le même salaire que Gaston qui occupe un poste identique au vôtre ». Voilà, la promo que tu attends pour la journée de la Femme. Pour cela, tu peux toujours rêver en piétinant les baleines de ton soutif. 

Parfois, tu te dis qu’une moustache ne serait pas du luxe car au boulot, ça semble marcher ainsi : plus la moustache est grosse, plus les fonctions le sont aussi. Alors l’année prochaine, c’est décidé, tu testes le duvet-poil, mais avec une touche de gloss s’il vous plaît ! Ce n’est pas parce que tu as la force de l’homme que tu ne peux pas avoir le glamour de la femme, c’est ce que l’on appelle le girl power.

jeudi 27 février 2014

Joyeux anniversaire !




Souvenez-vous, j’étais terrorisée à l’idée de fêter mes 30 ans. Tellement, qu’un soir de déprime, j’ai écrit, j’ai publié et ce blog est né. Je ne pensais pas qu’accoucher était si simple, si ludique et si décomplexant. Je ne pensais pas que ce qui m’attendait allait dépasser le degré d’angoisse qui pesait sur mes épaules. 

Pour la première fois, j’ai eu hâte de souffler une bougie. Celle de mon travail, de mon rendez-vous avec vous, celle de mon épanouissement. Ce blog m’a permis de faire de belles rencontres, de réaliser de jolis projets. Je pense notamment à Anne Guilbot, Romuald Goudeau, AurélienGermain. Je pense aussi à toutes ces personnes qui s’arrêtent de temps à autre sur mon blog, pour partager et sourire peut-être. 

Je suis fière d’avoir 30 ans parce que grâce à cette poignée d’années, j’ai appris à faire ce que j’aime : écrire, rire, faire rire, m’ouvrir, dédramatiser, gueuler, aimer, échanger et collaborer.  

Je ne me suis jamais sentie aussi libre qu’aujourd’hui, tout simplement parce que j’ai pris toutes mes angoisses à bras-le-corps pour construire quelque chose de nouveau, de sensible. Je crois que cela s’appelle la création. Ne rigolez pas trop vite, je suis presque sérieuse, même si j’utilise de grands mots galvaudés qui ressemblent à des phrases que l’on retrouve dans la rubrique psy de comptoir des magazines ! 

Par le biais de ce premier anniversaire, j’ai envie de vous soumettre cette idée : quand parfois les épreuves vous percutent comme une bagnole percute un arbre, que vous vous sentez perdu au milieu d’un océan qui vous écrase par ses lourdes vagues, ne sous-estimez votre potentiel créatif. Utilisez-le pour en dégager quelque chose de beau. Créez, innovez, parlez, impliquez-vous. Quel que soit le canal que vous utilisez, laissez exprimer ce qui fait de vous une personne unique et sensible. 

Bah dis donc ! Avec tout ça, y a plus qu’à sortir les violons, les pots de miel et les mouchoirs ! 

2 secondes, je n’ai pas encore fini. Il me reste encore une couche de miel à étaler. J’ai toujours rêvé de recevoir un oscar et de pleurer devant un pupitre. Je n'aurai jamais d'oscar ni même de pupitre,  alors je me lance quand même, façon tragédie grecque.

Merci à vous lecteurs chéris de me suivre tout au long de mes aventures fictives et rocambolesques.

Merci aux personnes qui ont cru en moi et en mon envie d’apporter un peu de légèreté dans ce monde Chucknorisé.

Merci à mes amis pour leurs encouragements sans limite et leur manque d’objectivité : « Mais si j’te jure, t’es géniale » ! … J’vous kiffe.

Merci à toi Joris. A tes côtés je me sens plus grande, plus forte, plus heureuse. Je me sens moi tout simplement.

Et merci à vous deux : papa, maman, parce que lorsque vous me regardez, je ne vois que de la fierté dans vos yeux et l’image que vous renvoyez de moi est aussi belle et grande que l’amour que j’ai pour vous.

Voilà, maintenant on peut sortir les mouchoirs et souffler les bougies ! 

jeudi 20 février 2014

Laissez-moi, j’vais crever




Y a des matins où tu sens que ton corps a décidé de rester au pieu. Ton nez fait la grève de la respiration. Tes tempes sont parties à leur cours de zumba battant le tempo d’une salsa brésilienne. 

Bruce Willis a la crève

Un instant, tu crois au pouvoir de ton mental : « oui, ma cervelle sera capable d’aller bosser avec ses petites jambes musclées ». Grosse erreur. Avec toute la volonté d’un Bruce Willis coincé dans un ascenseur piégé, tu tentes de sortir un pied en dehors du lit. Ta tentative ressemble davantage à celle d’une otarie en plein blizzard plutôt qu’à celle d’un mec chauve en Marcel crade. Tu paniques. « Maman, j’suis paralysée. J’ai chaud, j’ai froid. J’vais mourriiiiiiiiiir ». Bon, en gros, t’es malade, tu vas crever !

Fallait t’en douter, à sortir toute gorge déployée, parce-que-tu-comprends-un-perfecto-ça-se-porte-ouvert, c’était la crève assurée. Sauf qu’être malade en société, c’est quand même mieux que malade tout seul chez soi comme un siamois sans son siamois. 

Tu regrettes le temps où adolescente ta mère te montait dans ta chambre un bouillon de poule. Là, pas de soupe, pas de maman.  Pour chopper un verre d’eau, il te faudrait les dons de ma sorcière bien-aimée. Tu tentes de bouger ton nez. Rien ! Tu vas crever, on a dit !

C’est grave docteur ?

Tu fonces dans tes placards à la recherche DU médicament miracle. Le seul miracle, c’est une boîte d’antidouleurs non périmée qui etraîne. Tout le reste date du siècle dernier. Tu as presque envie de garder la boîte de Doliprane qui date de 1995, tellement elle est collector. Mais bon, ce n’est pas du paracétamol rance qui t’aidera dans ta guérison.  

Ton nez bat la chamade, tes yeux pleurent, tu le sens, c’est la fin. Dans un geste de dernier recours, tu choppes ton téléphone. « Allo docteur » ! Pendant 15 minutes, tu éructes tes doléances. Silence. Il racle sa gorge, tu crains le cancer de la morve. Il annonce : « oui, bon bah vous avez un rhume » mais au fond il pense très fort : « Oui bon bah ma grande, t’es qu’une chochotte, arrête de bloquer ma ligne avec ton nez bouché et va te coucher ». 

Putain de crève !