Tu te lèves un matin et tu as oublié ce moment de l’année. Celui
qui, comme le coup de pied de Chuck Norris, arrive sans prévenir. Pourtant, on
t’avait filé des indices chez Carrefour, Leclerc ou même à la radio. Mais toi
bêtement, sortie à peine de tes vacances mojitotées tu as tout simplement
zappé, comme face à « Questions pour un champion », un dimanche en
fin de journée.
Oui, c’est la rentrée ! Les cartables Hello Kitty se
pavanent dans les allées des galeries marchandes. Des mioches hurlent au coin d’un
rayon « C’est une trousse Beyblade que je veux, sinon j’vais pas à l’école ».
Les mamans bronzées errent, l’œil hagard et la liste des fournitures scolaires
à la main comme des zombies en dormance.
Hey vieille, c’est fini les vacances ! Tu vas reprendre tes habitudes de ménagère de moins de 50 ans, et plus vite que ça !
Hey vieille, c’est fini les vacances ! Tu vas reprendre tes habitudes de ménagère de moins de 50 ans, et plus vite que ça !
Toi, t’as pas les mioches, mais pendant 4 semaines tu t’es
enfilée des sangrias au soleil, t’as fait des grasses mat’ à faire pâlir d’envie
un narcoleptique sans traitement. En gros, t’as glandé, bronzé, picolé, bouffé.
Le boulot ? Un vieux truc du passé. La preuve : ta collègue de la
compta, tu ne te souviens même plus de son prénom.
Pourtant, un lundi matin, tu te réveilles en sursaut. Une musique
d’aéroport s’époumone dans ton téléphone portable. Il est 7h30, c’est l’heure
de te lever. Quoi ? Déjà ? Attendez les gars ! J’ai attendu mes
vacances comme un lépreux attendrait ses antibiotiques. Et voilà, ça se termine
comme ça ? 4 semaines de bonheur et
en à peine 15 minutes, paf ! Retour au quotidien : reveil/tassimo/boulot/lessives/plateau-télé/vaisselle/tisane-douce-nuit.
T'étais pas prête à ça. Le lever est pénible. Tu t’essouffles
façon Jeannie Longo dans une côte difficile.
Tu dois aller bosser = tu vas crever. Quelques
kilomètres en Swift plus tard (le vélo t’as abandonné l’idée, faut pas déconner), tu arrives sur le parking de ton travail. Tu pousses la porte de ton
bureau. La pièce, tu ne t’en souviens plus vraiment ; elle est loin dans tes
souvenirs, comme quand, des années plus tard, tu visites la maison de ton enfance.
Tu poses tes fesses sur ton fauteuil. Tu te la joues Rocky
Balboa VS Adrienne: t’en as gros sur la patate, mais t’es pas une tafiole,
tu retiens tes larmes. Arrive ensuite très rapidement, l’hécatombe. Le blanc.
Le vide. Tu ne sais plus où tu en es dans tes dossiers. Ton boulot, c’est pas
comme le vélo : t’as tout oublié. Je suis quoi déjà ? Chargée de communication ?
Ah d’accord.
Tes neurones pogotent dans ton cerveau. Mais par quoi
dois-je commencer ? Le café ? Raconter mes vacances aux collègues ?
Partir en courant ?
Non ! En tant que jeune fille bien élevée, tu tries
tes mails, tu ranges tes dossiers. Un miracle survient enfin. Tu découvres après
4 ans de bons et loyaux services dans ton entreprise, le gestionnaire de tâches Outlook.
Prioriser, classer, organiser. Des mots que tu n’avais pas entendus depuis tes cours de méthodologie. Aujourd’hui, ils te sauvent la vie. Cette rentrée ne sera pas un chaos, tu t’en fais la promesse !
Et au passage, tu files à l’église allumer un cierge pour Bill Gates.
Prioriser, classer, organiser. Des mots que tu n’avais pas entendus depuis tes cours de méthodologie. Aujourd’hui, ils te sauvent la vie. Cette rentrée ne sera pas un chaos, tu t’en fais la promesse !
Et au passage, tu files à l’église allumer un cierge pour Bill Gates.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire